Etape 40 Le lac Leman
et les doigts de pieds en éventail
Bonjour à vous tous : pour une fois c’est celui qui a été appelé le GO par mes brillants rapporteurs qui prend le clavier.
Assis au balcon de la chambre, juste en face du léman, couvert de nuages menaçants et dégoulinant de pluie à l’occasion, je me remémore la journée du 26 juin, départ de Nice sous un soleil plus qu’accablant pour ce GR5 dont j’avais rêvé depuis quelques temps.
C’est avec Lisou que l’aventure à commencé, et le blog vous en a compté toutes les péripéties.
Ce GR5 nous a gratifié d’un temps exceptionnellement beau, nous ouvrant, vous l’avez vu, de magnifiques paysages qui se laissaient découvrir à chaque passage de col. Seulement deux jours de pluies et 2 orages, que du bonheur malgré les efforts faits pour y accéder.
Ce périple que j’ai réalisé, soit environ en 39 étapes, 615 km, 34.200 m de dénivelé positif et 370m de moins en dénivelé négatif ( pour les matheux), n’a été possible pour moi que grâce tout d’abord aux accompagnateurs.
Lisou qui a fait plus de la moitié des étapes. Celles du début puis celles des 18 derniers jours, avec encore un mal de pieds persistant, particulièrement dans les longues et caillouteuses descentes et qui m’a soutenu tout au long de la préparation. Bernard Lemal, qui m’a accompagné pendant presque un mois, avec un oeil de perdrix (au pied) qui le faisait régulièrement souffrir et qui pour la première fois, a réalisé le rève d’une rando au long cours. Sans oublier Christine et toute sa famille, dont il a été éloigné (seulement physiquement) pendant toute cette période. Nous avons eu dans ces longues marches des moments de belle camaraderie et de réelle amitié.
Je voudrais dire aussi un beau merci à Michel Piraux, qui nous a accompagné dans la préparation puis en pensée, les circonstances difficiles vécues ne lui permettant pas de faire une partie avec nous, mais il a été toujours présent pour nous soutenir et refaire à distances les trajets que nous souhations modifier.
J’ai aussi une pensée particulière, pour Thierry Marchandise, qui a été le premier à se manifester pour m’accompagner pour quelques étapes et que les circonstances difficiles qu’il a vécues n’ont pas permis de concrétiser. Mais ça a été pour moi le premier encouragement.
Je veux aussi associer toute ma petite (grande) famille. Ma soeur, mes enfants, dont deux d’entre eux ont pu prendre un peu de leur temps pour m’accompagner dans quelques étapes, les 12 petits enfants à qui j’ai souvent pensé en marchant, mes filleules, mais aussi vous tous, qui nous avez suivi et souvent encouragés par vos commentaires.
Je n’oublie pas non plus celui par qui tout a un jour commencé, Maurice Theunissen, qui m’a initié à la randonnée dans le cadre de ma première sortie dans le Mare a Mare Corse. Je lui rapporte une pomme de pin des Alpes, souvenir de mon abandon dans la Transalpine et dont beaucoup de mes amis se moquent encore gentiment.
Tout au long du parcours, de très nombreuses rencontres éphémères avec très souvent les même thèmes abordés et du coup, les mêmes réponses que l’on répète presqu’inlassablement. Ah vous faite le GR5 dans le sens Sud-Nord, mais pourquoi dans ce sens? Et leur demandant pourquoi eux le faisaient dans le sens Nord-Sud, question à laquelle ils n’avaient souvent pas réfléchi, mais c’est comme celà que tout le monde le fait…ou le topo guide est écrit comme cela…Je répétais toujours la même réponse : les « gens » comme dit Mélanchon, partent de chez eux pour aller quelque part, et que moi j’avais envie de partir de quelque part pour rentrer chez moi (chez nous) où je suis bien et que l’on goûte encore mieux quand on y revient.
Et puis aussi parce que en le faisant dans ce sens, on rencontre tout ceux qui le font en sens inverse et qui peuvent nous parler du futur, sinon les gens ne peuvent parler que de leur passé. C’est aussi une belle raison. Et puis, comme nous nous le sommes souvent dit avec Bernard, après avoir accompli une étape, que nous avions « bien fait » de le faire dans ce sens (plus beau, plus agréable, plus …..)
Jamais au cours de ces quarantes étapes, je n’ai eu de sentiment d’ennui ou de découragement même dans les rares mais intenses moments pluvieux. Ce qui pour moi était le plus extraordinaire, ce sont les départs du matin, où après un petit déjeuner souvent, comment dire, frugal? léger? avec du pain de grosses tartines ou toujours un peu rassi, on prenait le sac, qui semblait toujours un peu trop lourd et ou on engageait le démarrage d’un pas lent, très lent mais régulier qui, bien ajusté au souffle, permettait l’entame des premières montées dans la fraicheur. Ce sont ces moments, chaque jour répétés, qui permettaient le démarrage de la journée avec l’esprit et le corps léger.
Et puis, la cerise sur le gateau, les fins d’étapes. Au moment où la fatigue commence à se faire de plus en plus prégnante. Où l’arrivée sans être encore proche, est cependant à portée de pas et ou enfin, après un temps qui parraît toujours trop long, le refuge ou le gite apparait avec, on le sait, une mousse bien fraiche qui nous attend quel que soit son prix. Il n’y a que la bière d’arrivée qui dégage ce goût puissant d’une bonne marche. La première désaltère et la seconde se savoure. Il faut dire qu’en France, grâce au savoir-faire de nos brasseurs qui s’exportent, ils ont réalisé de fameux progrès avec par exemple, les bières locales, blondes, ambrées, blanches …. Rien ne remplace ce moment délicieux de partage.
Voilà, il me faut maintenant rentrer progressivement dans un autre rythme. Pendant la marche, se sont formalisés petit à petit de nouveaux projets. Ce sont eux qui permettent de donner du goût à la vie. Certains, comme toujours, ne verront peut être pas le jour, mais d’autres se concrétiseront. Un en particulier, si la santé reste au rendez vous, se fera l’année prochaine, puisque je reprendrai le voyage a partir du Léman pour rentrer à la maison et ŷ fêter, avec ma famille et amis mes 3/4 de siècle.
Je vous embrasse tous.
Jean Louis
Ils voient la vie en Bleu! Ca doit être quand même chouette de se trouver au milieu d un peuple momentanément heureux.
Ici, la sécheresse égale celle de 1976. 32 degrés ce we. Avec le chant des grillons, on peut se croire dans le Sud (touristes en moins).Kmion de ziboux et de massage des petons (bain de pied avec sel marin)
félicitations à vous deux et à tous vos coéquipiers et bravo pour toutes ces magnifiques étapes
bott’s et tine ont fait un boulot remarquable !!! profitez bien de votre retour à la maison et de cette fin d’été, la p’tite mousse du retour ne va en être que plus appréciée !!!
avec toute notre admiration, on vous embrasse et on vous dit à bientôt
Belle conclusion d’un fabuleux voyage, auquel j’ai participé avec beaucoup de plaisir! Bon retour à la maison et retour sur terre, même si nous ne l’avons pas vraiment quittée!…
Bonjour et merci Jean Louis de ce beau et profond partage.
Je n ai jamais doute que tu arriverais à réaliser ton projet et surtout de te retrouver dans notre petit village ..des projets plein la tête après cette magnifique expérience physique et émotionnelle.
Sûre que Lisou t encouragera ainsi que tous tes amis à aller « jusqu’au bout de tes reves ».
Bon séjour au lac Leman et profitez bien ensemble de ces derniers jours la bas.
Je vous embrasse . Joelle
Magnifique! Quel bonheur de lire que des rêves peuvent s’inventer, s’oser, se concrétiser!
Bonne mousse alors, et bon repos peut-être 😉
merci julie