Etape 14 Ceillac
A Ceillac, nous sommes enfin de retour à la civilisation, l’occasion de rattraper le retard de mise à jour de notre blog, avec les anecdotes, vicissitudes et rencontres parfois étonnantes depuis deux jours.
Magnifique village parfaitement préservé, où l’on voudrait revenir quelques jours en vacances. Avec une vue à 360 degrés, et trois percées laissant apparaître des sommets lointains.
L’arrivée fut mémorable. Au terme d’une descente assez longue et raide via un raccourci longeant une piste de ski, les jambes en compote, nous apercevons un bar 4km avant le village de Ceillac, nous décidons de nous y arrêter, histoire de prendre une mousse (bon, d’accord: deux…) et de voir si nous ne pouvons appeler un taxi pour nous éviter une heure de marche assez pénible. Manque de bol: le taxi, en principe disponible 24h/24 et 7 jours sur 7 ne répond pas. Mais voilà qu’un individu à la mine patibulaire s’approche de notre table, avec un képi et une chemise de militaire, et plante son regard bleu profond sur nous, avec un air à la fois perplexe et un peu inquiet, se demandant visiblement qui étaient ces deux papys qu’il ne connaissait pas. Nous lui expliquons notre aventure et notre état, et lui demandons si par hasard il n’y aurait pas quelqu’un au bar qui devrait redescendre au village. Il nous répond: si, moi, mais après l’apéro. Nous lui faisons cette concession avec le plus grand plaisir, et apprenons qu’il est le berger du village, propriétaire de 1600 moutons. Nous dévalons ensuite à tombeaux ouverts la distance, en passant à côté d’une voiture de ses copains auxquels il annonce par l fenêtre de sa voiture: « je ramène deux belges », ce qui les fait bien rire. Le temps de faire le tour du village, pour nous faire passer devant chacune de ses propriétés et pouvoir nous dire « c’est à moi », et nous arrivons au gîte « Les Balladins »
Gîte particulièrement confortable. Nous étions ravis de nous trouver ailleurs que dans un dortoir, où il faut faire attention de ne pas empiéter sur le territoire du voisin en déballant ses affaires. Pour moi qui ne suis pas un grand randonneur aguerri comme Jean Louis, j’ai dû faire ma learning curve, et apprendre qu’un sac, non seulemant ça se porte, mais ça se gère. Quand il faut tout retirer dans un espace réduit parce qu’on ne sait où se trouve ce qu’on cherche, ou qu’on a rempli son sac dans le mauvais ordre, le tout dans l’obscurité et fatigué, c’est galère… Tout heureux donc de nous retrouver dans une chambre à quatre, et pouvoir étaler notre b… à notre aise, pensant que nous resterions deux. Jusqu’à ce qu’un ange (elle s’appelle Anja et est allemande, de Weimar, habitant dans l’Eiffel), fasse irruption dans la chambre, apparemment pas effrayée à la perspective de voir deux hommes d’âge respectable et de devoir passer la nuit en leur compagnie. Nous n’avons en tout cas pas décelé dans son regard la même inquiétude que dans les yeux du berger. Nous avons poursuivi les échanges au cours du repas, avec également une anglaise habitant en Belgique et professeur de biologie à Leuven ! Le monde est décidément bien petit, et la montagne, qui sépare les vallées, les villages et les pays, a ceci de particulier qu’elle permet aussi aux humains de se rencontrer, et d’évoquer non seulement leur pedigree de montagnard, mais aussi des tas d’autres sujets comme la technologie (où les vieux n’ont pas nécessairement tout à apprendre des jeunes), la politique, Macron, le brexit, le paysage institutionnel belge, etc…
Les bonnes bières nous ayant éclairci les idées, nous avons décidé de nous octroyer un jour de repos ce lundi à Ceillac, et de rallier l’étape suivante de façon motorisée. L’occasion aussi d’une belle expérience: ayant finalement réussi à joindre le taxi pour lui demander de nous conduire à l’étaoe suivante (Chateau Queiras), soit 26 km, le taximan nous dit qu’il peut le faire pour 50 EUR, mais qu’il y a aussi une navette qui fait le trajet tous les jours pour 1 EUR. C’est ausi l’esprit de la montagne: on est là pour aider les randonneurs. On a aussi appris la veille que les secours en montagne sont gratuits, afin d’éviter aux personnes en situation difficile d’attendre trop pour appeler les secours.
C’est à peu près tout pour aujourd’hui. Je me rends compte en me relisant de la longueur de mon update, mais je me dis que la vie de randonneur est un roman, et que certaines de notre lectrice aiment ça, ce qui ne m’incite guère à la concision. Vos commentaires nous permettronr le cas échéant de changer notre fusil d’épaule.
A demain pour l’épisode suivant, cette fois de marche.
photos à venir
Jamais trop long quand c’est si bien écrit! bon chemin et n’oubliez pas d’allumer le spot : bien précieux quand il n’y a pas de réseau ! bisouxxx
weimaranja…de l’eiffel ça fait un peu indien aussi 🙂
pour la learning curve, je crois que ca prend longtemps, quand je vois l’espace occupé par JL… la nature a horreur du vide.
les etapes ont l’air d’être de plus en plus longues. attention quand vous entendrez parler neerlandais, vous êtes trop loin!
merci pour les récits!
Merci du conseil
Biz
choisis
finalement je choisi « parcours »!!!!
Ouf enfin des nouvelles…3 étapes en une fois. Je commençais à être inquiet de ne pas lire le compte rendu du soir. C’est comme pour mon journal qui est dans ma boîte tous les matins, le blog du soir est devenu une habitude!
Avec Sitytrail et la technologie redondante de JL comment avez-vous pu vous planter de façon aussi magistrale?
Je comprends qu’il faille de temps en temps se donner du bon temps et prendre un bus à 1 euro c’est un péché que de se refuser ce petit plaisir.
Dommage pourtant c’est une des rares étapes de votre parcourt que j’ai eu l’occasion de faire mais dans le sens Vieille Ville – Ceillac.
Courage
Ouf enfin des nouvelles…3 étapes en une fois. Je commençais à être inquiet de ne pas lire le compte rendu du soir. C’est comme pour mon journal qui est dans ma boîte tous les matins, le blog du soir est devenu une habitude!
Avec Sitytrail et la technologie redondante de JL comment avez-vous pu vous planter de façon aussi magistrale?
Je comprends qu’il faille de temps en temps se donner du bon temps et prendre un bus à 1 euro c’est un péché que de se refuser ce petit plaisir.
Dommage pourtant c’est une des rares étapes de votre parcoure que j’ai eu l’occasion de faire mais dans le sens Vieille Ville – Ceillac.
Courage
C’est toujours très agréable de lire vos récits et, non la longueur ne dérange pas, que du contraire! Très chouette de savoir que tout se passe bien et que vous êtes raisonnables. On vous embrasse! Jasmine, Seba, Nathan et Titi (ils adorent les vidéos de marmottes )
J aime beaucoup les longs récits et,ayant trouvé où se cachent les photos, je comprends mieux de quel (formidable) virus vous êtes atteints. Merci, rédac chef. Je vous souhaite bon pied, bon oeil. Big bisou