Etape 13 Maljasset
Samedi, on annonçait de l’orage pour l’après midi, ce qui nous a incités à partir de Chambeyron à 6h15 pour une étape qui ne s’annonçait pas trop difficile: 550 m de dénivelé positive, et 1250 de dénivelé négative. On a connu pire…. A 10h, nous étions déjà au col de l’infernetto, (Le petit bonhomme en bleu ci dessous, c’est Bernard dans la descente infernale Juste avant notre petite erreur de parcours)par un temps toujours superbe et des paysages à couper le souffle. Mais l’enfer n’est jamais très loin du paradis, et ce col en était le sinistre présage. Ce n’est qu’après être descendus dans la vallée et avoir interrogé un berger, que nous avons réalisé l’horreur: nous étions descendus dans une mauvaise vallée… Les catastrophes résultent souvent d’une conjonction d’événements ayant chacun une faibles probabilité d’occurrence: une étape moins bien préparée (puisqu’il s’agissait d’une variante improvisée), une signalisation défectueuse, et un instant de distraction. Bref, à 11h40, alors que la perspective de l’orage était toujours présente, nous avons dû prendre une décision stratégique douloureuse et choisir entre deux options: soit remonter vers le col d’où nous venions, soit poursuivre vers le village que nous apercevions à une heure de marche, mais dont le berger nous annonçait qu’il était distant de notre destination projetée d’un grand nombre d’heures en taxi… Aucune des deux options n’étant assurée a priori,. la première s’est toutefois imposée à nous. Ce qui nous a valu de repartir sur le bon chemin vers 14h, après 500 m de dénivelé positif supplémentaire, terminés par des raidillons particulièrement éprouvants. L’occasion de mettre en pratique la zen attitude: respirer, ne penser qu’au pas suivant, éviter de se polluer l’esprit avec des films d’horreur sur l’avenir, l’orage qui va éclater, la défaillance physique, ou les regrets. Finalement, enfin arrivés au col, nous avons pu entamer une descente interminable vers notre refuge de Maljasset, l’issue positive ne faisant plus de doute, puisque nous n’avions plus qu’à nous laisser descendre. Façon de parler, puisque nous avons tout de même dû .parcourir 21,4 km et descendre au total 1724 mètres, dans une étape qui aura aussit compté 1024 m de dénivelé positif.. Heureusement, les cieux (la Providence?) étaient avec nous, puisque l’orage annoncé n’est jamais arrivé. En arrivant finalement à 17h30, après 10 heures de marche, il ne fait aucun doute que nous l’aurions ramassé et aurions ajouté cet avatar à notre collection du jour…
En arrivant au refuge, et une fois délestés de notre sac à dos, je me suis fait la réflexion en voyant Jean Louis se déplacer, que nous étions comme des crabes rampant avec une seule patte, ou des mille pattes amputés de 999 pattes …
Mais les épreuves s’oublient vite et font place à de merveilleux souvenirs d’épopées réussies,qui sont motif de fierté même quand on s’est planté lamentablement. Et cela fait toujours du bien de rencontrer des compatriotes, comme ce fut le cas au refuge de Maljasset: un couple de liégeois très sympathiques accompagnés de leurs trois enfants, en randonnée pour cinq jours. Et une bruxelloise accompagnée de trois petits enfants (elle m’a donné des idées…), dont l’un avait fait le détour par un hopital après s’être ouvert le genou en tombant sur une pierre coupante au refuge précédent. 8 points de suture. La grand mère, qui en a vu d’autres en matière de montagne (je passe les détails), a appelé l’hélicoptère, confié ses deux petits enfants encore en état de marche et les clés de sa voiture à un couple qui passait par là, et cette petite famille s’est recomposée le soir à notre refuge, comme si de rien n’était…
Journée donc très riche en émotions !
Eh bien, dites donc quel courage, bravo !!!
merci tout va bien et c’est jusque la très beau et très haut. Biz
Vu aussi le chemin sur spot dessinant un très joli petit noeud samedi… ça sentait un peu le plantage
haha.. j’imagine la tête de la bière qui allait se faire engloutir après cette journée 🙂 noonn pas eux…
j’avais donc bien vu sur spot … la petite erreur de parcours 🙂
bravo quand même, ça n’a pas du être facile!!